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Il est difficile d'être différent, mais ça vaut la peine ! 

Updated: Jul 4, 2019


Si certains sont plus dans le «paraître» que dans l’«être», c’est qu’il est question de volonté de prêter l’attention à l’autre plus qu’à soi. Paraître plus intéressant que l’autre… paraître avec un statut social plus important, paraître plus cultivé, paraître plus épanoui… toutes ces ambitions comparatives peuvent bien vous aider à vous surpasser, mais ne doivent, en aucun cas, vous faire oublier ce que vous êtes en profondeur. Il y a clairement un cercle vertueux qui peut s’installer entre ce que les autres font, et comment ceci peut vous impressionner, vous motiver, vous inspirer et faire en sorte qu’il devienne une locomotive du changement dans votre cas. Mais, il y a aussi un cercle vicieux qui peut s’installer et qui bloque l’énergie individuelle et collective dans les comparatifs sans fin, dans l’envie sans limites, et dans la frustration et même l’animosité.


Prêter attention aux actions des autres est naturellement spontané. Mais, on n’est pas vraiment obligé de faire de cette spontanéité un mode de vie qui ne se focalise que sur ces actions. On parle souvent de zone de confort, pour signifier une zone d’habitudes dans laquelle les gens se mettent et continuent à profiter de la régularité de leurs routines sans profiter de ce que leur offrent les possibilités de changement. Dans le cas des gens qui passent leur temps à prêter l’attention aux autres qu’à leurs propres «actions et réalisations», il y a une zone similaire qui s’installe dans leur routine, et que j’appelle : la zone du «paraître». Cette zone du paraître devient un passe-temps favori où on discute ce que les autres font… ou ce qu’on a plutôt l’impression qu’ils font, et de faire en sorte que ces discussions soient un repas à déguster matin, midi et soir en compagnie d’autres adeptes.


J’ai été approché dernièrement par un cadre que je côtoyais au sein d’une entreprise pour me faire part d’une de ces inquiétudes. Jeune et dynamique, il me confie qu’il essaye de mieux se surpasser et d’être différent en proposant des solutions et des approches différentes à ses collègues et ses managers. Le malaise de ce cadre est qu’il a bien envie que les autres le laissent tranquille sans lui demander pourquoi il fait ce qu’il fait : «Pourquoi fais-tu les choses différemment de nous ?», «Pourquoi te donnes-tu tellement au travail ?», «Pourquoi as-tu proposé cette solution alors que c’est mieux de garder tes acquis ?», «Pourquoi as-tu pensé prendre la parole en ce moment ce qui t’expose à un éventuel suivi de la part de la hiérarchie ?», «Comment arrives-tu à être entouré par les personnes X, Y et Z… qui sont très difficiles à gérer ?»… Ces interrogations et cet intérêt de son entourage deviennent tellement gênants pour lui au point qu’il se demandait, et me demandait, pourquoi les gens prêtent plus attention aux autres qu’à eux-mêmes.


Ma réponse à ce cadre a été comme suit : Il est très facile de faire comme tout le monde. Il est difficile d'être différent. Il est encore plus difficile d'assumer cette différence. Ceci dit, assumer cette difficulté en vaut la peine. Est-il utile de se comparer aux autres ? Oui, mais faire de la comparaison un mode de vie devient une manière certaine de passer à côté de tout ce que la vie peut offrir : expérience, apprentissage, socialisation, et autres dimensions. Pourquoi cette réflexion compte-t-elle énormément ? Car il est très facile de faire comme la norme que de créer une norme. Est-ce un choix de se déconnecter des comparaisons et des apparences ? Je ne crois pas que ceci soit faisable. Dans un monde hyper-connecté et hyper-digitalisé, l’information nous parvient sans la solliciter, les mises à jour nous engloutissent sans le vouloir, et les émotions qui y sont associées sont généralement produites sans que nous en soyons conscients. Ceci n’est pas une raison pour se laisser aller sans se rendre compte que la zone des apparences est trompeuse.


Par Farid Yandouz

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